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ISSEANE, une usine dans la ville

Dernière mise à jour : 17 déc. 2024


Isseane, une usine dans la ville


  • ISSEANE


Située le long de la Seine, au 47/103 quai du Président Roosevelt à Issy-les-Moulineaux, cette usine moderne a été construite sur un ancien terrain Renault pour remplacer l’ancienne qui était située un peu plus en aval. La nouvelle usine a été mise en service en 2008 ; elle appartient au Syctom, l’agence métropolitaine de traitement des déchets ménagers qui en possède 3, Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen et Ivry-sur-Seine.


Isséane a une double fonction :


  • Le centre de transfert exploité par Urbaser Environnement : d’une surface de 8 000 m2 entièrement enterré, il recueille les déchets issus de la collecte sélective qui sont ensuite mis en vrac à la pelle mécanique dans des camions gros-porteurs. Ces camions partent vers d’autres centres où le tri est effectué, pour recyclage.

  • L’unité de valorisation énergétique (UVE) exploitée par Issy-Urbaser-Energie : les déchets y sont brûlés pour produire de l’énergie, vendue sous forme de vapeur et d’électricité. Les déchets résiduels de type mâchefers sont évacués par péniche vers le site Heros Sluiskil au Pays-Bas et les sites d’Eurovia Vinci France (Gonfreville l’Orcher, Blainville-sur-Orne et Saint-Ouen-l’Aumône.



Bien qu’elle soit de conception moderne, cette usine rejette des polluants qui au-delà de certaines concentrations sont nocifs pour l’environnement et la santé humaine. Un plan de surveillance environnementale avec campagnes de mesure est mis en place avec un auto- contrôle par l’exploitant, et de façon inopinée par la DRIEAT (Direction Régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports).


  1. La Commission de Suivi de Sites


Une commission de suivi de sites est créée par le Préfet par arrêté. Elle a pour objet de promouvoir l’information du public sur l’environnement et la santé liée à la gestion de l’installation de traitement des déchets. Elle comporte 5 collèges :

  • Collège « administrations de l’Etat »

  • Collège « élus »

  • Collège « riverains ou associations »

  • Collège « exploitant »

  • Collège « salariés »


La dernière réunion eu lieu le vendredi 4 Septembre 2024 à la sous-Préfecture des Hauts-de-Seine à Boulogne-Billancourt.  Au cours de cette réunion, nous étions 3 à représenter le collège associatif, en tant que représentant(e)s d’Environnement 92. Nous avons posé de nombreuses questions sur les risques encourus, les incidents intervenus, les moyens de contrôle, etc…  Il est très important que ce travail d’analyse et de questionnement soit fait, car cela montre à l’exploitant et aux représentants de l’Etat que nous sommes présents et attentifs à la qualité de notre environnement. Pour illustrer cela vous trouverez à fin de cet article (*) mon compte-rendu personnel que j’ai transmis à notre Présidente et au bureau de notre association AEOP. 


Pour information, les supports de présentation des précédentes réunions sont consultables sur le site internet du Syctom :  https://www.syctom-paris.fr/les-installations/centres-de-valorisation-energetique/isseane.html


  1. Quelques éléments clefs de l’année 2023 pour Isseane :


Le bassin versant des ordures ménagères traitées par l’Unité de Valorisation Energétique (UVE) est représenté en bleu sur la carte ci-dessous :






Pour 2023, les tonnages traités sont :

  • UVE : 506 889 tonnes d’ordure ménagères

  • Centre de transfert : 15 436 tonnes de collectes sélectives transférées.


Pour 2023, la valorisation énergétique de l’UVE est :

  • 687 237 MWH de vapeur vendue (soit le chauffage de 85 000 logements)

  •  65 838 MWH d’électricité vendue (soit la consommation hors chauffage de 8 200 habitants).


Les émissions de CO2 en cheminée sont de 206 200 tonnes fossile.


Les matières valorisées sont environ :

  • 78 000 tonnes de mâchefers

  • 9 000 tonnes de ferrailles qui partent en aciérie

  • 90% de produits sodiques résiduaires contenus dans les résidus d’épuration des fumées sont recyclés pour la fabrication de bicarbonate de soude.


  1. Conclusion :


Cette usine est nécessaire pour le traitement de nos déchets ménagers et comme elle est moderne, elle permet un bon recyclage matière et énergie. Par contre, elle rejette des polluants qui bien que maîtrisés, sont nocifs à l’environnement. Pour diminuer cette pollution liée au process même de l’usine, la meilleure action que l’on puisse faire est de consommer mieux et de moins jeter, pour tendre vers le zéro déchet. Voir le site : https://www.zerowastefrance.org/passer-a-laction/adopter-zero-dechet/



Fait le 1er Novembre 2024, pour notre association AEOP.

Rédaction : François Thellier



(*) Notes personnelles prises lors de la dernière réunion : 


Un incident important est survenu le 6 novembre 2023 ayant eu un impact environnemental. L’usine a subi un black out (panne d’électricité totale) qui a mis en défaut les équipements de traitement des fumées. Des teneurs inhabituelles en dioxines et furanes ont été observées. A la demande de la DRIEAT une étude sanitaire a été menée qui a conclu que cet incident n’a pas généré de risques supplémentaires… Incroyable mais vrai : 2 types sont tombés dans la fosse avec leur camion poubelle et

ont pu être récupérés sains et saufs par les pompiers. 


J’ai posé la question sur les températures de rejet de l’eau dans les égouts car il y a eu 54 dépassements règlementaires en 2023 avec une température max de 35°C (la règlementation impose 30°C°).  En comparaison 38 dépassements en 2022 et 7 dépassements en 2021. Comment Urbaser compte gérer tout cela dans le futur avec le réchauffement climatique ? Ils font une étude et parmi les scénarii un refroidissement de l’eau rejetée par groupe frigo… On croit rêver! 


J’ai demandé qu’on nous donne les mesures des températures d’entrée et rejet de l’eau de Seine, ainsi que le rapport de la DRIEAT sur les incidents. J’ai signalé qu’il serait pratique que systématiquement tous leurs tableaux puissent afficher les valeurs des années précédentes (pour éviter de plonger dans les rapports précédents afin de voir les variations, ce qui est assez pénible comme exercice au vu de l’épaisseur et densité des rapports).

Enfin une info sur l’avenir du Syctom, après discussion en off avec le syndicaliste représentant du collège « salariés ». Aujourd’hui en tant que propriétaire des installations, le Syctom est responsable et gère en ligne directe l’exploitant Urbaser. Une modification de gouvernance est à l’étude avec création d’une SEM Op (sem opérationnelle) dans laquelle le Syctom prendra une participation, et c’est la SEM Op qui va gérer l’exploitant. Le syndicaliste craint une dilution des responsabilités et une perte de savoir-faire.




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